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    Eclairage sur l’avenir du tourisme par Julie Rieg

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    Julie Rieg est sociologue et prospectiviste. Elle est indépendante et gère un cabinet de conseil « Change and Use it » qui impulse les changements et leurs appropriations.

    5 choses à savoir sur Julie Rieg

    Le voyage, une affaire de contexte et de normes

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    Est-ce que l'on voyage comme on le fait aujourd'hui en raison de nos gènes, comme on l’entend parfois dans les médias ? Si l’on parle de faire 5h d'avion et d'aller se coucher sur une plage pour bronzer, il s’agit plutôt là d’un syllogisme. Il est en effet peu probable que nous ayons ce besoin dans nos gênes. Pourtant, c'est souvent énoncé ainsi dans les médias comme on a pu le voir par exemple pendant la crise de la COVID. En revanche, si l’on parle de marcher plusieurs dizaines de kilomètres par jour au milieu d'un environnement naturel, on peut considérer que ces pratiques sont inscrites dans nos gènes, en lien avec les modes de vie des chasseurs-cueilleurs notamment.

    Aujourd’hui, des scientifiques ont réussi à prouver que nous avons besoin de nous intégrer au monde naturel. C’est ce que l’on appelle la biophilie, concept développé à l’origine par le psychanalyste Erich Fromm, pour désigner « l'amour passionné de la vie et de tout ce qui vit ».

    Finalement, cela ne fait pas longtemps à l’échelle de l’humanité que l'on vit dans des habitats faits de béton et de briques. Ce n’est pas naturel pour nous. Nous avons besoin d'être en contact avec d’autres êtres vivants, et les bactéries que nous avons à l’intérieur de notre corps, plus nombreuses que nos cellules, ne suffisent pas à couvrir ce besoin.

    Encadré

    Biophilie

    Formé à partir de la racine grecque « bio » (la vie) et du suffixe « philie » (qui aime), le terme biophilie désigne l’amour fondamental des humains pour le vivant. Un amour inné tellement fort qu’on tombe malade si l’on s’en prive ! Initié par le psychanalyste américain Erich Fromm dans les années 1960, le concept de biophilie a été par la suite largement élaboré par le biologiste américain Edward O. Wilson dans les années 1980, qui publia en 1984 le célèbre livre Biophilia. À noter, c’est également à ce scientifique que l’on doit l’introduction du terme biodiversité !

    Sources : La biophilie, c’est quoi ? Le besoin de nature enfin expliqué (dujardindansmavie.com)

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    Il faut aussi rappeler que le tourisme est assez récent (quelques décennies seulement) et qu’il n’est pas l’affaire de tous. Selon les années, il y a 40 à 46% de la population française qui ne voyage pas. Qu’est-ce que cela nous raconte ? On voyage aujourd’hui avant tout parce qu'on en a les moyens : les finances, le temps, les relations sociales (pour voir des amis, de la famille voire dormir chez quelqu’un…) et la situation de vie. Par exemple, un indépendant ou un commerçant ne peuvent pas toujours se permettre de partir parce qu'ils ont peur de perdre leurs clients. Certains métiers sont moins propices aux voyages.

    Sur le plan personnel, aujourd’hui on voyage pour se déconnecter face à une accélération des rythmes de vie, largement étudiée par le sociologue allemand Hartmut Rosa. Nos vies ne font plus sens, on cherche à leur en redonner et le voyage est propice aux prises de recul, au repos, aux retrouvailles, au temps passé avec les gens qu’on aime…

    Encadré

    Hartmut Rosa

    Hartmut Rosa, né le 15 août 1965 à Lörrach, est un sociologue, philosophe et universitaire allemand, professeur à l'université Friedrich-Schiller d'Iéna et directeur du Max-Weber-Kolleg (de) à Erfurt. Il fait partie d'une nouvelle génération de penseurs travaillant dans le sillage de la théorie critique (École de Francfort). Dans son premier ouvrage publié en français en 2010, Hartmut Rosa se propose de reformuler la théorie sociale actuelle en décrivant la modernité à partir du phénomène d'accélération sociale, qu'il définit comme une "augmentation quantitative par unité de temps". Ce phénomène se décompose selon trois dimensions :

    • Accélération technique : déplacements et communications plus rapides (« rétrécissement de l'espace ») ;
    • Accélération des changements sociaux : changements plus rapides des habitudes et des modes (« rétrécissement du présent ») ;
    • Accélération du rythme de nos vies : impression de manque de temps permanent.

    Sources : Wikipédia

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    « On voyage beaucoup plus vite, beaucoup plus loin et dans des lieux qui sont relativement sécurisés. »

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    On ne voyage pas simplement parce que l’on est motivé en tant qu’individu, mais aussi et surtout en raison du contexte. Aujourd'hui, on est dans un contexte où le lointain est accessible. On a changé notre perception des distances. Il y a un siècle de cela, pour beaucoup de gens, 10 kilomètres de chez soi, c'était loin. Les enfants qui allaient à l'école à 10 kilomètres étaient en pension. On voit que les choses sont très différentes aujourd’hui et c'est assez incroyable quand on y pense, parce que ça change très vite.

    Demain, on continuera de voyager si les conditions sont toujours réunies : les finances, le temps, l'accessibilité, la sécurité des espaces, les infrastructures… Certaines tendances tendent cependant à nous montrer que ces conditions vont changer.

    « C’est inscrit quelque part en nous que partir en vacances, c'est un des ingrédients du bonheur. »

    Plus inconsciemment, on voyage parce que cela fait aujourd’hui partie des normes collectives, sociales même. Mais le bonheur est plus complexe que cela…

    « Le bonheur, ça ne s'attrape pas en ajoutant des activités sur les autres. »

    Pour les stoïciens, le bonheur ne dépend pas de nos conditions extérieures mais uniquement de nos jugements, de notre pensée. Pour eux, il faut que l'on discipline notre pensée pour accéder au bonheur. Cela dépend donc de comment on regarde les choses.

    « Quelle sera dans ces nouvelles conditions, la distance qui va nous paraître suffisamment loin demain pour avoir l'impression de voyager ? »

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    Il va y avoir des changements de normes. On ne reviendra certainement pas au 10 kilomètres, mais où va se placer le curseur ? Quels seront les ingrédients du bonheur demain ?

    Est-ce que le voyage et les vacances tels qu'on les vit aujourd'hui d'une semaine, deux semaines, trois semaines feront encore partie de notre définition du bonheur ?

    Le bonheur résidera-t-il dans une vie proche de sa famille, dans la culture de ses légumes, dans le fait de passer plusieurs heures par semaine dans des milieux naturels ?

    Intégrer les changements de paradigmes

    Il y a clairement des choses qui bougent et qui ont été révélées par la crise de la COVID. Il y a une prise de conscience forte de la part des acteurs du caractère non essentiel de certaines activités. Le tourisme en fait partie. C’est forcément déstabilisant et peu agréable.

    Pourtant, les taux de départ en vacances sont repartis à la hausse. Certaines personnes déclarant même se priver d’autre chose pour pouvoir partir en vacances. Comment l’expliquer ?

    « La norme dominante est toujours présente. La résilience nous amène après des traumatismes à retrouver un état stable et socialement acceptable. Ceci n’aide pas forcément au changement. »

    La crise sanitaire a constitué une prise de conscience concernant les bouleversements possibles de l'avenir. On a intégré les incertitudes dans nos imaginaires du futur, la possibilité de nouvelles crises sans en connaitre leurs impacts. Dans le secteur du tourisme, le nombre d'études prospectives se multiplie.

    « Dans le tourisme aussi, on prend conscience que ce ne sera plus pareil. On prend conscience petit à petit qu'on arrive au bout d'un modèle. Mais cela ne veut pas dire qu'on sache pour autant comment changer. »

    « De nouvelles façons de coopérer sur les territoires vont se mettre en place. »

    Il faut l’espérer sinon les perspectives sont plutôt celles des crises, des tensions et de la guerre. Il y aura certainement les deux en même temps d’ailleurs.

    Si on ne bouge pas depuis les années 70, alors qu'on sait que le réchauffement climatique est là, c'est parce qu'on est perdus, comme le disait récemment Cyril Dion. Ce qui évolue aujourd’hui, c’est que le changement climatique, on le perçoit. On peut toujours le nier (ce sont des mécanismes complexes qui amènent au climatoscepticisme), mais aujourd'hui nos corps peuvent le sentir. On ne le conscientise pas forcément, on le sent et on l'observe.

    On le voit se dessiner aussi du côté de l'organisation des territoires. On voit qu'il y a des choses qui commencent à être pensées au niveau des bassins versants, pour l'eau par exemple. On commence à voir qu'il y a des nouvelles façons de penser le territoire, plus systémiques et plus globales.

    La raréfaction des ressources va avoir une large influence et va changer la donne. On parle de métal, de l'eau, de ressources en général. Ce n’est pas nouveau mais cela va s’accentuer. Les ressources matérielles vivantes et non vivantes vont se raréfier. Ceci va être un élément très structurant dans notre façon de nous organiser collectivement. Pour les acteurs du tourisme, la question va être de comment travailler avec les territoires ? On entend beaucoup parler d'hybridation, entre tourisme et aménagement par exemple.

    Ces contraintes vont changer nos manières de gérer les organisations aussi. De nouveaux indicateurs vont apparaitre. De nouveaux modèles de comptabilité, en triple capital ou écosystémique, sont déjà à l’étude en France et plus largement dans le monde. L'idée, c'est de se dire que la comptabilité ne porte plus uniquement sur des données financières. Avec ces outils, on valorisera aussi les impacts sociaux et environnementaux. Si vous avez un impact négatif sur l’environnement social et naturel, vous devrez payer pour réparation, ce qui incitera à agir directement de manière positive. Ces outils seront imposés aux entreprises à moyen terme (certains experts parlent de 2030). Si on les mettait en place aujourd’hui, un nombre important d’entreprises serait en difficulté.

    D’autres outils de coopération peuvent être instaurés. Cela va se mettre en place progressivement avec de nouvelles façons de gérer l'intérêt général, de gérer collectivement les ressources naturelles, d'autres façons de gérer les inégalités. Par exemple, est-ce que demain ce sera encore acceptable que l’on ait la moitié de la population qui voyage et pas l'autre ? Ce n’est pas sûr que l'on soit encore dans l'acceptabilité sociale de ces inégalités.

    La question qui se pose donc est de savoir comment on transforme les choses pour anticiper cela.

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    Le changement de comportement

    Les êtres humains ont la capacité de transformer leurs façons de voir les choses pour pouvoir tendre vers le bonheur. Si l’on est très forts pour inventer des dystopies quand on imagine le futur, on est aussi très forts pour s’adapter à de nouvelles contraintes et pour trouver du bonheur dans de nouvelles manières de vivre et d’agir au quotidien. Les voyages, le tourisme aussi se réinventeront dans nos imaginaires.

    Nous allons avoir l’opportunité de changer nos systèmes de pensées, nos normes. Si l’on prend l’exemple du travail, Dominique Médard, une sociologue, parle d’une évolution vers un travail plus manuel, davantage tourné vers la qualité, moins vers la productivité. Elle ne voit pas moins de travailleurs parce que si l’on retourne vers la qualité et plus de travail manuel, il va falloir être nombreux à y consacrer du temps.

    Encadré

    Dominique Méda

    Dominique Méda, née le 17 juillet 1962 à Sedan, est une haute-fonctionnaire, philosophe et sociologue française. Ses travaux portent sur le travail, les politiques sociales, les indicateurs de richesse, les inégalités femme-homme dans l'emploi, et la transition écologique.

    Sources : Wikipédia

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    Pour les acteurs du tourisme, cela veut dire que l’on va vers plus de sens, dans la recherche d’impacts positifs. On ira davantage vers un temps social, d’entraide, de créativité, de connexion à la nature. Cela peut paraître triste pour certains, cela ne fait pas rêver aujourd’hui parce que ce n'est pas en résonance avec les normes dominantes en place.

    Nous n’avons pas encore fait la bascule.

    Mais ceux qui commencent à passer le pas et à changer leur mode de vie au quotidien, à aller petit à petit vers plus de sobriété, à changer leur manière de consommer,… ces personnes ont un niveau plus élevé de bien-être. Plusieurs études le démontrent aujourd’hui. Cela veut dire que les gens, une fois qu’ils ont décidé de changer leur mode de vie et pas sous la contrainte, constatent des effets positifs. Cela rend compte de notre capacité à changer nos points de vue, à nous adapter. L’inquiétude qui peut exister de se dire « oui mais si on va vers des produits plus durables, les gens vont être mécontents, ils n'aimeront pas ça ». Ce sera vrai, si vous développez une offre de ce type-là aujourd'hui dans les normes dominantes. Par contre, quand le mouvement plus massif va se produire, le public saura très bien s'y adapter et cela générera du bien-être chez eux. C'est important aussi d'avoir cela en tête. C'est une question de timing. Et il faut commencer dès aujourd’hui face à l’urgence de la situation.

    « Il faut développer des offres vertes mais sans avoir besoin de le dire. »

    L’association Les alvéoles basée dans la biovallée de la Drôme a accompagné la transition d’un golf. Ils sont experts en paysagisme régénératif. Ils ont travaillé sur les plantes et les arbres les plus adaptées pour créer des impacts positifs sur la biodiversité, le stockage du carbone, l’infiltration des eaux de pluie… Avec ces plantes principalement violacées, on parle de « purple » plutôt que de « green ».

    Ce qui est drôle, c’est que seuls 30% des clients s’intéressent au raison de ce changement de couleur du terrain. Les autres restent focalisés sur l’usage, le parcours. Tant qu’ils peuvent jouer comme à leur habitude et manger au restaurant étoilé, ils sont contents. Cette histoire montre que l’on peut travailler au développement d’une offre durable sans pour autant l’écrire partout ni changer de clientèle.

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    « Il faut aussi être dans l'accompagnement des touristes. Une grande carte à jouer pour les acteurs du tourisme c’est d’échanger avec les touristes. Les personnes restent 2 à 3 semaines. Et on dit qu’il faut 3 semaines pour changer de pratiques. »

    Le tourisme à l'horizon 2040

    Il n’existe pas une seule vision du tourisme à l’horizon 2040. La prospective, ce n'est pas une science exacte, personne n’a pas de boule de cristal. On ne peut penser qu'avec des « si », faire des hypothèses, tirer le fil de tendances lourdes ou au contraire envisager des ruptures.

    Une vision souhaitable du tourisme en 2040 pour Julie Rieg, pour la société et pour la planète serait de faire du tourisme une activité essentielle. Qu’est-ce que cela voudrait dire pour le secteur du tourisme ?

    « L’avenir souhaitable du tourisme se ferait dans une logique d’accompagnement du changement de pratique des acteurs, dans une logique de transition socio-écologique collective. »

    On peut imaginer que le concept de biophilie soit exploité. On pourrait accompagner les touristes à passer du temps dans la nature.
    Il va falloir réapprendre à se reconnecter à la nature, à la préserver, à la restaurer et même à renaturer des espaces.

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    « Les acteurs du tourisme pourraient devenir les acteurs de la régénération de ces écosystèmes et de la régénération des individus. Ils pourraient devenir un acteur de santé publique. »

    On ne sera plus non plus forcément dans une logique de vacances surtout estivales. On gèrera aussi la problématique de la saisonnalité. On gèrera aussi la problématique des transports lointains.

    Dans l’étude des modes de vie des 4 scénarios de neutralité carbone en 2050 de l'Ademe sur lesquels Julie Rieg a collaboré, le scénario 4 très technologisé interroge sur la place des nouvelles technologies dans le tourisme. Cela peut aller jusqu’à transformer le tourisme en réalité augmentée, où l’on pourra visiter des sites emblématiques à distance. Mais est-ce souhaitable ? Comment les acteurs du tourisme d’aujourd'hui ont-ils envie d’évoluer ?

    « Est-ce que dans une vision souhaitable du tourisme, les acteurs ont envie d’être acteurs d’un tourisme à distance, en réalité augmentée, ou est-ce qu’ils préfèrent être acteurs de la santé publique et de la régénération des écosystèmes ? »

    Sur les deuxième et troisième scénarios de l’ADEME, l’avenir du secteur est surtout envisagé avec le développement du tourisme en train, y compris entre pays ou tourisme en voitures électriques, et aussi le cyclotourisme, les bateaux à énergie solaire, les voiliers….

    « L’enjeu pour le tourisme de demain, c’est la question du voyage très long. Est-ce qu'on ne pourrait pas attirer des gens sur des temps longs ? »

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    Le touriste pourrait travailler ailleurs pendant un an, ce qui lui permettrait de visiter le territoire en même temps. Elle pourrait y aller avec sa famille, les territoires accueilleraient les enfants à l’école… En soi, cela ne résout rien en termes de déplacement car il faut quand même aller sur le territoire et revenir. Cependant, le fait de partir longtemps fait que l'on peut prendre plus le temps pour s’y rendre. On peut changer la façon d'y aller et de revenir parce que de toute façon, on y va longtemps, donc le temps de déplacement au prorata du temps où l’on reste n'est pas un problème et permet de moduler le bilan carbone du déplacement.

    « Je crois dans le développement des modes lents. »

    En 2011, le terme « Staycation » est entré dans le dictionnaire aux Etats-Unis. Il s’agit de partir en vacances autour de chez soi. On entend de plus en plus parler de cette tendance aujourd’hui avec une recherche de clientèles locales et cela devrait s’accentuer dans le futur.

    Au final, les acteurs du tourisme pourraient devenir acteurs de la santé publique, acteurs de la régénération, acteurs de l'accompagnement du changement de pratiques…

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    Apport de l’atelier pour les organisations touristiques « Construisez une stratégie résiliente pour vous adapter aux changements futurs » co-organisé par L’ART GE, ADN TOURISME et ADT Alsace

    Nous avons tous des imaginaires concernant le futur qui sont propres à soi, que l’on construit en fonction de ce que l'on voit, de ce que l'on observe mais aussi en fonction de nos peurs, de nos souvenirs. Nous sommes complexes.

    On s’appuie dans nos stratégies sur des visions que l'on pense probables mais le champ des possibles est vaste. Il faut bien signaler qu’on ne peut pas savoir ce qui va se passer. On ne connait pas le futur.

    Les acteurs en ont de plus en plus conscience, mais chacun reste dans sa vision du futur. Le premier objectif de cet atelier est déjà de s'ouvrir au champ des possibles, de s’interroger sur la façon de penser les futurs. Il y a les futurs plus ou moins probables qui s’appuient sur les tendances lourdes. Il y a tous les futurs davantage liés à des ruptures qu’on n'arrive pas forcément à envisager aujourd'hui.

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    Le second point sera de voir comment intégrer ces possibles comme possibilités. Ça change notre façon de construire des stratégies. On ne va pas se focaliser sur un seul futur pour construire sa stratégie. On va travailler sa stratégie en se disant qu’elle va répondre aux différents futurs possibles, aux différents enjeux du futur. Qu’on sera prêts quoiqu’il arrive.

    Toute la logique qui va être mise en œuvre dans les ateliers va permettre à chacun de s'interroger sur ses propres visions du futur et de s'ouvrir à d'autres futurs possibles. On va se baser sur les scénarios réalisés par la commission d’ADN tourisme que Julie Rieg avait accompagné, afin de penser et construire une stratégie.

    Cet atelier va donc travailler la capacité de s'adapter aux changements dans une dynamique collective. Il va y avoir du travail parce qu’il y a beaucoup de choses à intégrer, à conscientiser.

    Il va falloir aussi identifier les facteurs et les leviers de résilience.

    Cet atelier va permettre à chacun de repartir avec ces éléments de réflexion et de pouvoir les adapter à l'échelle de son propre territoire.

    Tout l'enjeu de cet atelier de 3 jours, et c'est d’ailleurs pour cela que l’atelier se déroule aussi avec la socio-psychologue Cécile Sellincourt, est de travailler sur les aspects sensibles, en accompagnant le changement de vision. On va se placer au-delà du rationnel. Certains parlent d’aligner la tête, le cœur et le corps.

    « A la sortie de cet atelier de trois jours, les participants doivent avoir un plan d'actions concret à 6 mois sur leur territoire. »

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    Participez à l'atelier "Projeter mon organisme de tourisme à horizon 2040 !"

    Profitez d’un accompagnement innovant porté par l’Agence Régionale du Tourisme Grand Est, ADNTourisme et Alsace Destination Tourisme, pour expérimenter la prospective stratégique, une méthode pour intégrer l’incertitude dans construction de sa stratégie !


    Interview réalisée en octobre 2023 par Séverine PORTET dans le cadre de Tendances & Prospective

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