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    Concevoir une collection de photos qui valorise son offre touristique

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    Épisode 15 - Adopter les bonnes pratiques

    Dans ce nouvel épisode, nous avons le plaisir d’accueillir Pierre Defontaine, chargé de création de contenu à l’Agence Régionale du Tourisme Grand Est. Il nous livre ses conseils pour concevoir une collection de photos percutante : angles variés, jeux de lumière, retouches subtiles, saisonnalité… Découvrez comment mettre en valeur votre offre touristique et déclencher l’envie de réserver, même avec un simple smartphone !

    Transcription

    Jean-Baptiste : Quiconque a déjà réservé une maison ou un hôtel sur Internet sait à quel point les photos comptent. Et c’est pareil lorsqu’on cherche un restaurant, une activité ou un endroit agréable pour passer la journée. On scroll, on scroll, jusqu’à avoir le coup de cœur. Et c’est fou comme une image peut tout changer ! Alors, comment se doter de photos pour donner envie de réserver sur-le-champ dans mon établissement si je suis un professionnel du tourisme ? Pierre Defontaine est chargé de création de contenu dans l’Agence régionale de tourisme Grand Est. On va voir avec lui comment soigner sa galerie de photos pour faire la différence. Pierre, bonjour ! Pour commencer, est-ce que vous pourriez m’expliquer pourquoi il est important de soigner son offre de photos lorsqu’on travaille dans le tourisme ?

    Pierre : Lorsqu’on travaille dans le tourisme, on accueille des gens, et pour rassurer ces gens, c’est important de se construire une belle vitrine. Ça va leur permettre de se projeter, d’avoir une vision de là où ils mettront les pieds. Et on l’a vu, notamment dans plusieurs études qui ont été menées, ou même nous sur notre plateforme Explore Grand Est, les visuels de qualité sont beaucoup plus attractifs et offrent une meilleure visibilité.

    Jean-Baptiste : Alors, admettons que je démarre de zéro. De quel matériel j’ai besoin pour prendre de bonnes photos ?

    Pierre : Alors, pour faire de bonnes photos, la bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, on n’a pas forcément besoin d’investir dans des caméras, parce qu’on a tous un smartphone qui a un bon manuel et qui nous permet déjà de faire beaucoup de choses. Ensuite, l’idée, c’est de réussir à prendre un petit peu le temps pour se former. Il y a de nombreux tutoriels en ligne qui pourront vous donner plein de tips sur comment faire des photos sympas avec son téléphone. Et enfin, si vous souhaitez plutôt illustrer une thématique générale, n’ayez pas peur d’aller vous inscrire sur une banque d’images, vous y trouverez beaucoup de choses. C’est très vrai pour, par exemple, des choses dans la nature ou des arbres. Pas pour des établissements ciblés ou ce genre de choses, mais ça vous permettra certainement aussi de potentiellement avoir des images en plus, sympas, à mettre sur votre offre.

    Jean-Baptiste : Alors si moi je n’ai qu’un smartphone, j’imagine qu’il y a quand même un certain nombre de principes techniques à avoir en tête. Quels sont, à votre avis, les principaux réglages que je dois effectuer sur mon smartphone ?

    Pierre : Exemples. D’un côté, on a une chambre d’hôtel, et de l’autre, on a une personne qui descend en VTT dans les bois. Pour la chambre d’hôtel, tout est statique, rien n’est en mouvement, donc il n’y a pas forcément de réglage vraiment particulier à avoir. Pour le VTT qui descend dans les bois, il va falloir vraiment figer l’instant pour éviter un flou de mouvement ou que la photo soit vraiment complètement dénaturée. Donc il va falloir une vitesse qui soit très rapide. De la sorte, je vais laisser très peu de temps à la lumière de rentrer. C’est à ce moment-là que les ISO vont intervenir : on va injecter de la lumière vraiment artificielle dans l’image pour que le rendu soit optimum et que ma photo reste bien nette.

    Jean-Baptiste : Donc la vitesse d’obturation, qu’est-ce que ça permet de faire ? Pourquoi c’est important ?

    Pierre : Alors la vitesse, c’est très important, parce que ça va vraiment vous permettre de figer un instant. On va prendre l’exemple d’un oiseau en vol et d’une chambre d’hôtel qui est statique. Si je veux figer vraiment un instant d’un oiseau en train de voler pour avoir le détail des plumes, des ailes, et que tout soit net, il va falloir une vitesse qui soit très haute. En général, on va dire que c’est une photo au 800e de seconde, c’est-à-dire qu’en une seconde je pourrais être capable de faire 800 photos. Et à l’inverse, si je prends quelque chose de statique, typiquement une chambre d’hôtel où il n’y a pas de mouvement, je peux prendre des photos qui sont beaucoup plus longues. Ça va permettre à mon appareil d’avoir beaucoup plus de lumière qui rentre dedans, et du coup d’avoir une qualité d’image et une lumière bien adaptée. Pour reprendre juste sur l’exemple de l’oiseau, plus je vais prendre ma photo rapidement, moins la lumière aura le temps d’entrer. Et c’est à ce niveau-là qu’entrent en jeu le troisième paramètre dont je parlais précédemment : les ISO. Les ISO vont permettre un peu de compenser ce manque de lumière. Parce que la photo a été prise très rapidement, donc très peu de lumière a pu entrer. Et à ce moment-là, on arrive à avoir une autre photo qui est correctement exposée à l’aide des ISO. Et dernière petite chose à savoir : plus on monte dans les ISO, donc plus on injecte cette lumière artificielle, plus l’image se dégrade. Donc il faut savoir en user, mais pas en abuser.

    Jean-Baptiste : Ok, donc maintenant j’ai compris à quoi je dois faire attention sur mon smartphone. Quels sont maintenant les objectifs à avoir en termes de photos ? Qu’est-ce que je dois chercher à obtenir comme type de photo ?

    Pierre : Alors, comme type de photo, le conseil que nous, on peut donner, en tout cas, c’est de diversifier ! À la fois diversifier les plans, mais également les lumières, les angles, plein de choses. Si je reprends l’exemple d’un hôtelier, pour un même espace ou une même chambre, je vais avoir une multitude de choses à faire. Je vais pouvoir prendre cette photo avec de la lumière naturelle, par exemple quand le jour rentre. Je peux prendre ces photos avec des lumières artificielles, s’il y a des luminaires qui sont sympas ou vraiment des sources de lumière dans la chambre. Je peux choisir de l’incarner ou non, à savoir mettre un humain, quelqu’un qui regarde par la fenêtre en poussant les rideaux, ou une personne assise dans un fauteuil en train de lire un livre au coin de la chambre. Je vais pouvoir faire le focus vraiment sur un détail très typique de la chambre, que ce soit la tête de lit, ou un bouton pour allumer un luminaire, ou vraiment n’importe quel objet, donc avec vraiment un focus très très proche sur l’image. Et je vais pouvoir aussi prendre des photos avec des angles différents, monter sur une chaise, par exemple, pour avoir une vue un peu plongeante sur la chambre, mettre des objets en premier plan et en arrière-plan pour qu’ils soient flous sur mon image. Ça peut être aussi un aspect esthétique très sympa. Il faut être créatif, il faut juste se dire : j’ai un endroit, comment le rendre beau ? Il faut varier les angles, les prises de vue, mettre des gens, incarner ou pas incarner. L’idée, c’est d’avoir plusieurs photos qui vont permettre de répondre à plusieurs besoins pour un même endroit. Typiquement, si je suis en été, je vais plutôt favoriser des photos avec des lumières naturelles. Si c’est un figurant, il va être habillé en été, donc il n’aura pas un col roulé ou ce genre de chose. Avoir toute une panoplie de photos d’un même endroit, ça permet aussi de répondre au contexte de saisonnalité, qui est quelque chose d’assez intéressant. Nous aussi, quand on consomme en été, on a envie de voir des gens qui sont en short, en tee-shirt, parce qu’il fait beau. Si on voit quelqu’un qui a un bonnet ou qui a le col roulé, on va se dire que ce n’est pas forcément l’endroit où on a envie de séjourner.

    Jean-Baptiste : Et inversement, j’imagine qu’il y a des choses à ne pas faire ?

    Pierre : Tout à fait, il faut être très vigilant. Je pense notamment aux éléments un peu perturbants, type extincteur ou des poubelles, ou des vieux objets qui pourraient traîner dans un coin de la pièce et auxquels on n’a pas fait attention. Il faut aussi être vigilant par rapport aux reflets, que ce soit dans des miroirs ou aussi dans des surfaces vitrées, par exemple, parce qu’on peut voir votre reflet. Et enfin, je dirais aussi sur les figurants, par exemple : si vous mettez quelqu’un qui n’est pas à l’aise devant une photo... Plutôt que d’avoir un sourire crispé ou une expression qui ne semble pas naturelle, privilégiez soit cette personne de trois quarts ou de dos, ou alors ne pas en mettre du tout. Des fois, ça peut nous desservir que de vouloir absolument surcharger ou ajouter quelque chose, pour que le rendu soit au final moins naturel. Et dernière chose au niveau des figurants : évitez les couleurs un petit peu flashy, ou des tenues qui peuvent être jugées comme provocantes, ou avec des signes distinctifs, qu’ils soient religieux ou pas, ou des marques aussi, par exemple. Ça peut être des marques de vêtements, ça peut être tout un tas de choses. Et juste dites-vous en fait : je suis un consommateur, je viens dans cet endroit, qu’est-ce que j’aimerais trouver, et qu’est-ce que je n’aimerais pas trouver ? Il faut avoir le sens du détail et de la créativité sans pour autant dénaturer ce qu’est réellement l’endroit.

    Jean-Baptiste : Alors, si on a fait une erreur, qu’on a un élément qu’on aimerait supprimer dans une photo, ou au contraire si on a une assez bonne photo mais qu’on veut la sublimer, qu’est-ce qu’on peut faire en termes de retouche ? Qu’est-ce que vous conseillez ?

    Pierre : Alors la postproduction, c’est un aspect très important dans la photo. Il y a plusieurs logiciels aujourd’hui qui sont gratuits et qui permettent de faire plein de choses. Si je reprends l’exemple de cette chambre d’hôtel et que j’ai un extincteur sur un mur, je vais pouvoir l’enlever et le gommer assez facilement. Ça se fait même sur mobile avec des applications comme Snapseed ou comme Adobe Lightroom pour mobile. Et ensuite, ce que je dirais, c’est qu’on peut en fait sublimer une photo. Il faut simplement réussir à utiliser ces outils de façon intelligente pour ne pas dénaturer l’image et ne pas déformer la photo. Si de base j’ai un ciel tout gris sur une image, je vais pouvoir, avec Lightroom, faire un ciel bleu, notamment à l’aide de l’IA, en mettant des nuages. Par contre, en faisant ça, je veux aussi montrer que sur ma photo il y avait un ciel bleu, mais il n’y a pas d’ombre. Si je prends un arbre par exemple, et qu’il y avait le ciel gris, l’ombre projetée sur le sol n’existe pas. Donc il faut savoir aussi être vigilant à ces choses-là. Sans pour autant vraiment se dire : « la retouche, c’est compliqué ». Aujourd’hui, ce sont des outils qui sont assez simples, c’est écrit en français, il y a un curseur marqué contraste, lumière, etc. On est capable de faire beaucoup, beaucoup de choses en prenant un petit peu le temps. Et évidemment, si vous optez pour une version payante de l’outil, les possibilités seront encore bien plus amples, notamment sur les couleurs, la teinte de la photo, le contraste. Les zones qui sont surexposées, les zones qui sont sous-exposées… On peut aussi corriger des choses, on peut rajouter de la matière, on peut en supprimer. On peut faire vraiment tout un tas de choses. L’idée, c’est de passer du temps, et encore une fois de pratiquer.

    Jean-Baptiste : Pour conclure, et revenir à mon activité de professionnel du tourisme, à quoi faut-il que je réfléchisse pour mettre au point ma stratégie de photo ?

    Pierre : Alors c’est aussi important d’anticiper les besoins. Il vaut mieux faire trop de photos que ne pas en avoir assez. Et pour une offre, l’idéal, c’est d’avoir des photos qui vont permettre de la mettre en valeur tout au long de l’année. Donc des photos plutôt sous la neige, des photos également lors de l’automne ou l’été. Et en fait, la diversité de ces plans-là va nous permettre de les faire vivre constamment. Et n’hésitez pas également à varier les formats en fonction des utilisations : si c’est pour votre site web, plutôt en paysage ; ou un format plutôt portrait pour les réseaux sociaux, ce genre de choses. C’est une vraie force de mélanger tout ça, parce que ça permettra de répondre vraiment à tous les besoins, sur tous les supports et tous les médias.

    Jean-Baptiste : Pierre, merci beaucoup pour tous ces précieux conseils.

    Pierre : Merci beaucoup à vous, Jean-Baptiste !

    Jean-Baptiste : Je retiens les bonnes pratiques :

    1. Je ne me freine pas si je ne possède pas de boîtier photo. Aujourd’hui, je peux travailler et faire de très bonnes photos avec un smartphone.
    2. Je varie les ambiances, les plans, les compositions. Une photo sous la neige et une photo au printemps, ça aide à mieux se projeter en fonction des périodes de l’année. Et on montre tous les atouts de son établissement. Les saisons embellissent naturellement les paysages, alors profitez-en.
    3. Je mise sur l’humain, je capture les sourires qui apportent une véritable valeur ajoutée aux photos.
    4. Je soigne mes visuels en les retouchant à l’aide d’applications gratuites et je veille à éliminer les éléments disgracieux tout en préservant l’aspect naturel des clichés.

    Merci encore Pierre, et merci à vous pour votre écoute. Pour ne rien manquer des conseils de nos experts, pensez à vous abonner à notre chaîne de podcasts Explore Grand Est Académie. N’oubliez pas de mettre des étoiles si cet épisode vous a été utile !

    Voix Off : « C'était Adopter les bonnes pratiques, un podcast de l'Agence régionale du tourisme Grand Est. Rendez-vous dans 15 jours pour un nouvel épisode ! »

    Un podcast de l’Agence Régionale de Tourisme du Grand Est, produit avec

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    Jean-Baptiste DIEBOLD

    Journaliste, Studio Ohz

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    Pierre DEFONTAINE

    Chargé de création de contenu à l’Agence Régionale de Tourisme Grand Est

    Un projet déployé avec le soutien de la Région Grand Est.
    Explore Grand Est Académie fait l’objet d’un financement FEDER.

    Ressources :

    Snapseed – Applications sur Google Play

    Snapseed dans l’App Store

    Application de retouche et de classement photo | Lightroom

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