Dans cet épisode, suivez notre professionnel du tourisme, David, qui se laisse entraîner par une autre tendance en pleine expansion : l’adoption des mobilités douces. Porté par une prise de conscience personnelle et professionnelle sur l’impact environnemental des transports touristiques, il expérimente un itinéraire de vacances sans voiture, entre vélo, train et covoiturage. De l’effort physique à l’émotion des rencontres, David partage cette aventure humaine et durable comme une véritable opportunité de repenser l’accueil touristique.
« Je check une dernière fois : tout est prêt et bien rangé dans le coffre de ma.. non, je veux dire .. dans les sacoches de mon vélo.
J’ai tellement l’habitude de prendre ma voiture, comme la majorité des Français d’ailleurs, pour le moindre départ en vacances, que j’ai oublié que l’on pouvait voyager autrement.
Mais depuis l’arrivée du printemps, j’ai pris une grande décision. Avec ma compagne Marie, on privilégie désormais les mobilités douces. Et c’est un chiffre qui m’a convaincu : 69 % des émissions carbone du tourisme sont liées aux transports. Et donc aux voitures thermiques. Alors, forcément, comme je suis professionnel du tourisme, cela a fait tilt.
Moi, c’est David, je suis gérant d’un hôtel dans le centre de Mulhouse. Et aujourd’hui je vous parle non pas en pro, mais en touriste. Et c’est Eric, mon meilleur ami, hôtelier qui m’a soufflé l’idée : « Votre voyage, c’est un vrai cocktail de problématiques… et de solutions. Tu devrais le raconter aux pros ! »
Alors me voilà. Allez, je vous embarque dans mon sac à dos pour partager ce que j’ai découvert le long d’un improbable périple zéro carbone, ou presque. Car oui, j’ai croisé des initiatives concrètes, inspirantes, qui ont nourri mes réflexions… et mes discussions avec des amis dans le secteur touristique.
Étape numéro 1 : je décide, pour commencer, de me lancer en solo dans l’aventure à vélo, Marie me rejoindra sur le parcours. Un itinéraire cyclable de 150 kilomètres attend mes mollets de gringalets. Mais que j’y parvienne ou pas, peu importe, “ce n’est pas l’arrivée qui compte, mais le voyage”. Et ce voyage là était peuplé de bonnes surprises.
La première ? C’est le nombre impressionnant d’établissements labellisés Accueil Vélo que je croise en chemin. Après 2 jours, quelques averses, une centaine de kilomètres parcourus et des dénivelés jusqu’à présent indomptés, je pose le pied dans un hôtel qui détient ce label. Et là je trouve tout ce qu’un cycliste peut espérer : un coin pour sécher mon K-way, un local sécurisé pour le vélo, une consigne… et même une boisson chaude, servie avec le sourire. Je me sens attendu, vraiment. Mais ça ne suffit pas pour adoucir mes courbatures.
Alors je repose mon vélo, je le remercie de m’avoir bien soutenu, et j’envisage la suite sans lui. C’est ce qu’on appelle la location de vélo “one way”. On loue son vélo à un point A, et on peut le rendre au point B, même à des centaines de kilomètres. Pas besoin de faire demi-tour, ni de s’inquiéter du retour : on garde tout le charme de l’itinérance, sans contrainte logistique. La liberté de choisir, voilà qui me sied parfaitement.
Dans cet hôtel, le choix de promouvoir un tourisme à faible émission carbone ne s’arrête pas derrière le comptoir d’accueil. Et oui, en attendant Marie, je prends le temps d’échanger avec la gérante de l’hôtel, qui m’évoque sa volonté de promouvoir les mobilités douces à toutes les échelles. Quel étonnement quand elle me raconte comment elle a mis en place un plan de mobilité pour son équipe : horaires aménagés, primes vélo, incitation au covoiturage… Bref, un vrai écosystème cohérent.
Après l’arrivée de Marie, comme pour nous mettre sur la bonne voie au moment de partir, notre hôte nous aiguille sur les différentes options pour prolonger notre mobilité douce aux alentours : horaires, tarifs, itinéraires… Sa générosité et son sens de l’accueil nous touchent et nous motivent.
Étape numéro 2 : On opte pour le train. Et ça tombe bien, en vrai ferrovipathe (mordu de trains), j’ai repéré un musée qui offrait une belle réduction à toutes personnes munies d’un billet ferroviaire. Une incitation claire à voyager autrement… Et qui a vraiment fonctionné pour nous.
Après avoir partagé avec Marie ma passion pour l’aventure du rail miniature, nous nous installons sur l’aire de covoiturage située juste derrière le musée (ça c’est bien vu !). Car oui, “mobilité douce” ne signifie pas forcément train ou vélo. Non, c’est en réalité une palette entière de possibilités qui nous offre la liberté de vivre une aventure..
Étape numéro 3 : Notre dernière aventure sera donc collective. Car c’est là, sur cette aire de covoiturage, que l’on rencontre Théo et Clara, un couple de trentenaires adorables. Après nous avoir conduits une centaine de kilomètres, ils ont la gentillesse de faire un petit détour pour nous déposer à notre dernière étape : une chambre d’hôtes perchée sur une falaise au bout d’une impasse.
Il faut dire que je m’inquiétais du fameux dernier kilomètre, – ce petit tronçon entre la gare et l’hébergement, ou entre l’arrêt de bus et le début du sentier.. Et Théo et Clara, heureusement, nous ont bien dépannés. Parfois, quand ce dernier tronçon est bien pensé, avec une navette locale par exemple, c’est un vrai avantage pour les voyageurs. Je dirai même plus, cette dernière étape peut devenir un des points forts de l’expérience en mobilité douce. Des solutions simples existent : partenariats entre hébergeurs et transporteurs, navettes à la demande synchronisées avec les trains, VTC partagés... Il faudrait que tous les acteurs du tourisme s’en emparent.
Bref, après avoir échangé nos numéros et remercié chaleureusement Théo et Clara, Marie m’a regardé et s’est exclamée dans un grand sourire : vivent les installations pour la mobilité durable ! Je ne peux qu'acquiescer. Grâce à elles, on tisse de belles connexions humaines, en plus de gagner du temps.
En tout cas, mon épopée m’a fait réaliser une chose : voyager en mobilité douce, c’est comme une chaîne. Il faut que chaque maillon tienne. Les infrastructures, les offres tarifaires, les infos pratiques, sans oublier les petites attentions, qui donnent envie de remonter sur son vélo/bateau/train.. ou transport collectif ! »
Voix Off : « C'était Adopter les bonnes pratiques, un podcast de l'Agence régionale du tourisme Grand Est.»
Un podcast de l’Agence Régionale de Tourisme du Grand Est, produit avec
Journaliste Ohz
Responsable du Centre de Ressources Tourisme Durable
Chargée de mission tourisme durable
Un projet déployé avec le soutien de la Région Grand Est.
Explore Grand Est Académie fait l’objet d’un financement FEDER.