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    Eclairage sur l'avenir du tourisme par Laetitia Vitaud

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    Laetitia Vitaud est autrice sur le futur du travail. Elle est créatrice de podcasts « Nouveaux départs » et « Vieilles en puissance ».
    Elle nous éclaire sur sa vision du tourisme d'aujourd'hui et de demain à travers notamment l'angle du travail.

    5 choses à savoir sur Laetitia Vitaud

    Les grandes transformations du monde du travail

    Erosion des contreparties : logement, mobilité, revenus

    Notre rapport au travail est aujourd'hui très fortement désaligné. Dans notre imaginaire, le travail est associé à un certain nombre de contraintes, par exemple la contrainte de lieu, la contrainte d'horaire, la charge de travail ou la division des tâches…Et nous avons aussi un ensemble de contreparties, droits à la retraite, un salaire qui vous permet de nous loger, un sentiment d'appartenance à une entreprise, des congés…

    Depuis quelques années, les contreparties se sont affaiblies. Par exemple, le droit à la retraite s’est dégradé. L'accès au logement est aussi un vrai sujet. Depuis 20 ans, un décrochage entre le prix du logement et les revenus du travail s’est opéré. Pour beaucoup de professions, le logement est devenu le goulot d'étranglement principal. Et pourtant, quand on évoque le travail, on parle assez peu de logements. On fait allusion au travail comme si nous étions tous en quête de sens… alors qu'en fait ce sont des alignements qui concernent les composantes matérielles qui sont en jeu en premier lieu.

    Par exemple, dans la fonction publique d’État (notamment l’Éducation nationale), territoriale ou hospitalière, la plupart des revenus de début de carrière ne permettent pas de se loger. Il faut alors s’adresser à des gens qui habitent déjà la ville. Cette situation fragilise souvent les femmes dont on considère qu'elles restent des salaires d'appoint, implicitement.

    Ceci participe aux difficultés de recrutement.

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    Les contreparties continueront à être fortes si on n'adresse pas ce sujet du logement dans un contexte où le travail s'est fortement densifié dans toutes les grandes villes (dans certaines plus petites aussi). La question de la mobilité est aussi une contrepartie matérielle à prendre en compte. Aujourd’hui, la mobilité géographique des travailleurs est plus faible qu'autrefois. En cause, les problématiques immobilières. On ne peut pas vendre ou louer son logement rapidement. Ceci constitue un énorme frein à la mobilité.

    Ces contraintes matérielles contribuent fortement à ce désalignement.

    Le désalignement s’explique également par d'autres contreparties qui se sont affaiblies.

    Par exemple, on voit des revenus différés à travers les retraités, un isolement qui est plus fort dans le travail et une plus grande anxiété pour certains travailleurs.

    Par ailleurs, de nouvelles modalités de travail se sont développées qui permettent d’échapper à une partie des contraintes. On peut plus facilement être indépendant. Le télétravail s’est banalisé.

    « Cet affaiblissement des contreparties vient questionner tout l'alignement. »

    A niveau de contraintes égales, pourquoi accepterait-on les contreparties si faibles ?

    Certaines personnes l'acceptent mais partent plus vite parce qu'elles cherchent un meilleur alignement ou certains cherchent les contreparties autrement en ayant des modalités de travail différentes. C'est à dire, je suis télétravailleur, je suis indépendant, mais je cherche à trouver un niveau de sécurité économique qui me permet d'avoir cet alignement.

    « Nous sommes dans une phase où l’on essaie de réinventer un alignement. »

    Dans le passé, ce n’était pas toujours aligné. Aujourd’hui, nous avons un héritage du travail industriel du 20ème siècle de type Fordiste. On peut citer les ouvriers de l’automobile qui ont lutté, avec des syndicats puissants, pour obtenir un alignement qui tienne. Cet imaginaire ne colle plus à la réalité du travail et à la société d'aujourd'hui.

    Des éléments sont aussi à rajouter pour expliquer l’accélération du désalignement.

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    Vieillissement de la population

    Le vieillissement de la population est primordial. Si le travail n’est pas pensé de manière soutenable, c'est à dire qu'on puisse l'exercer pendant 43 ans, cela ne peut pas fonctionner. Prenons l’exemple du soin aux personnes plus âgées et dépendantes, cela va nous empêcher de travailler autant d'heures qu'avant, si on devient aidant. C’est aussi des besoins de recrutement dans des milieux, dans des secteurs où ce soin correspond à du travail rémunéré.

    Or aujourd’hui ce sont des métiers qui souvent ne sont pas assez valorisés, pas assez rémunérés dans lesquels les difficultés de recrutement vont être fortes. On voit que c'est l'un qui va avoir un impact sur l'autre, c'est à dire que si on n'est pas capable de fournir des infrastructures de soins professionnels rémunérés, on va avoir plus de gens et essentiellement des femmes qui ne vont pas pouvoir travailler parce qu'elles vont être happées par les besoins dans leur propre famille. Surtout sur cette génération qu'on appelle la génération sandwich, ceux entre 45 et 60 ans. Ce sont des personnes qui ont des enfants jeunes et des parents plus âgés qui nécessite une assistance familiale avec des fratries moins nombreuses.

    C’est un vrai sujet puisqu’il concerne une part importante de la population active.

    Réchauffement climatique

    Pour le réchauffement du climat, le lien avec la soutenabilité du travail est très fort. Le réchauffement climatique va poser problème. Certains postes ne seront pas vraiment soutenables pour les corps, en termes de santé mentale, en termes d'équilibre des temps de vie. Il y a une vraie convergence de thématiques entre ces deux sujets, qui nous invite à réimaginer un rapport au travail qui soit soutenable sur la durée.

    Le réchauffement climatique va bouleverser les destinations : les destinations classiques ou des modèles classiques vont devenir trop chauds ou trop sec pour les touristes ; d’autres délaissées actuellement deviendront plus désirables.

    « On va assister à une redistribution géographique du tourisme. »

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    Fragmentation du travail, réinventer des communs ?

    Le travail est beaucoup fragmenté. On a atteint le pic du salariat au tout début du 21e siècle, en France. On avait une écrasante majorité des gens qui étaient salariés. Depuis les non-salariés ont augmenté assez fortement dans les années 2000 après la création du statut d'auto-entrepreneur et maintenant de micro-entrepreneur. Ce phénomène s’est accéléré avec de nouvelles populations de travailleurs indépendants qui ne correspondent pas aux professions libérales, aux artisans commerçants. Cela a augmenté mais nous n’assistons pas à une explosion. Nous sommes très loin du niveau de travailleurs non-salariés d’il y a 50 ans. Il y avait beaucoup plus d'artisans, de commerçants, de paysans.

    Le sujet n’est pas tant le travail non salarié mais la fragmentation du travail, c'est à dire que les salariés sont de natures très différentes. Par exemple, dans une même entreprise, certains peuvent être indépendants et d’autres salariés.

    Nous observons une grande fragmentation et complexification des rapports de travail.

    Nous travaillons pour des entreprises qui sont les clients de notre employeur et nous avons des collègues qui ne sont pas nos collègues. Les relations se complexifient. La notion même de négociation collective est interrogée. On ne peut négocier collectivement avec ses collègues que si on a le même employeur et si on fait partie d’une équipe. Une grande opacité apparaît.

    Le travail est fragmenté : des contrats courts, des contrats longs, de l'intérim. C’est un paysage complexe.

    L’appartenance syndicale était forte il y a encore 40 ans, elle offrait un sentiment d'appartenance, un sentiment d'identité, un sentiment politique.

    Enfin, le télétravail a renforcé le sentiment d’isolement. La solution n'est pas « Tout le monde revient au Bureau » qui n'augmente pas le sentiment d'appartenance surtout si c’est fait de manière contrainte. Car on n’est pas plus productif, on a juste l'impression d'être plus surveillé.

    « Les communs sont largement à réinventer dans ce contexte de fragmentation où l'individualisme croissant nous a fait perdre de vue les communs auxquels on pouvait contribuer. »

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    Les soucis de recrutement dans le tourisme

    Les problématiques de recrutement dans le secteur du tourisme sont vraiment au cœur de tout cela. Nous avons le goulot d'étranglement du logement, le vieillissement de la population et le réchauffement du climat.

    Dans le tourisme, nous observons une polarisation des offres. D’un côté, nous retrouvons le tourisme moyenne ou bas de gamme qui va de plus en plus vers du self-service, c'est à dire pas de service. Le client se sert lui-même. Dans la restauration par exemple, on a tellement de mal à recruter que l’on recrute uniquement en cuisine. La prise de commande, le service en salle sont automatisés via des smartphones ou tablettes pour réduire des besoins en personnel.

    On parle beaucoup d'automatisation, mais en fait ce n’est pas tant de l'automatisation qu'on a observé, c'est plutôt le fait de déléguer les tâches au consommateur final. Ceci a engendré des clients plus vulnérables, notamment des personnes âgées ou des gens malvoyants avec une dégradation de l'expérience.

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    Le recrutement requiert beaucoup de créativité

    Les employeurs doivent réfléchir à leurs responsabilités, à soutenir la question de la mobilité, la question du logement. On voit réapparaître la question du logement de fonction que ce soit pour le personnel saisonnier ou le personnel à l’année notamment à l’approche des Jeux Olympiques.

    Innover pour recruter

    Les recruteurs doivent imaginer des expériences de travail et des parcours pour des individus d'âges très différents.

    Jusqu'ici, on se disait, on va recruter des jeunes avec tout un arsenal RH tourné vers la jeunesse. On voit des viviers qui s’assèchent. Les structures se dirigent petit à petit vers des personnes plus âgées, en reconversion, vers des femmes qui auraient quitté l'emploi et qui reviennent après des années à temps partiel. Elles recherchent des expériences professionnelles enrichissantes, intéressantes.

    On peut se tourner vers les jeunes en leur proposant des parcours de formation plus riches. Ils ne recherchent pas juste un travail. Il faut repenser toute l'expérience de travail.

    « Il faut offrir une expérience de travail qui permette de grandir. »

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    Aujourd’hui, les expériences de travail sont très désalignées. Le travail n’est pas forcément très épanouissant ou très enrichissant. On entend beaucoup, les personnes ne veulent plus travailler y compris dans le tourisme. Si on s’en tient à ceci, on ne résoudra pas les problèmes.

    Il faut réfléchir justement à tous ces alignements et aux leviers à actionner.

    Dans le tourisme plus haut-de-gamme, les rémunérations ont augmenté. Dans la restauration par exemple, l'expérience de restauration traditionnelle à la française, on voit qu'elle correspond à des niveaux de rémunération beaucoup plus élevés dans tous les pays. L’expérience de service haut-de-gamme est réservée à une élite. Elle s’est démocratisée depuis les 30 glorieuses et même au-delà, jusqu'aux années 2010.

    On voit une polarisation de l'expérience de restauration. Dans la restauration rapide, c'est le consommateur client final qui fait tout le travail de la salle. Depuis les années 2010, on a eu beaucoup d'entreprises numériques qui ont vendu cette idée d'une démocratisation du service, de la livraison… Nous sommes en train de se confronter à la réalité. Le travail se paie. Si les travailleurs ne peuvent pas se loger avec leur salaire, ce n’est plus soutenable.

    Des acteurs du tourisme se sont montrés bien plus créatifs que dans d’autres secteurs.

    Porosité travail / vacances

    Le travail est très lié aux vacances. Il existe une grande porosité entre les deux. Dans les pays occidentaux, les pays plus riches, nous avons la moitié des travailleurs qui peuvent télétravailler très régulièrement. Et cette catégorie de la population est souvent formée par des personnes qui ont le pouvoir d'achat le plus important. Il est devenu courant de travailler pendant des vacances. Ceci impose de penser le lieu des vacances comme un lieu de travail.

    Cette proportion de travailleurs nomades dans un pays comme la France, qui travaillent exclusivement à distance, représentent tout de même 5% à 7% de l'ensemble des travailleurs, ce qui est considérable.

    Les recruteurs acceptent de plus en plus que certains postes peuvent se faire à distance, sans être présent en permanence. Les situations hybrides sont plus entendables.

    Il y a même des villes qui ont fait le pari de miser sur le fait d'attirer ce type de travailleurs avec des infrastructures, avec des avantages divers et variés et avec l'idée aussi qu'un certain ancrage est quand même possible.

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    La porosité travail / vacances est de plus en plus présente.

    Quand on pense le tourisme, on peut aussi prendre complètement le contre-pied de cette tendance au brouillage entre travail et vacances. En effet, dans les vies complètement sur connectées qui sont les nôtres, on passe beaucoup de temps sur un écran et une frange un peu pionnière et peut-être d'un tourisme plus haut de gamme, qui cherche vraiment la déconnexion, qui cherche des activités et des expériences pour ne surtout pas être sur leur smartphone tout le temps à travers des activités comme la randonnée, la marche, la méditation, le yoga, les retraites, …

    Ces personnes recherchent une forme d’authenticité, du slow, une déconnexion vraiment au sens déconnexion des appareils numériques et pas seulement… rêve d'un voyage qui nous emmène loin. Le contexte de réchauffement climatique et puis de dégradation de notre environnement accentueront ce phénomène, de plus en plus de touristes demain voudront des voyages dont l'empreinte carbone sera un moins grande.

    Les voyages en avion se portent bien et sont même plus nombreux qu’avant la crise sanitaire. Mais de plus en plus de personnes essaient de limiter leur empreinte carbone en prenant le train par exemple. Le train se porte bien mais reste onéreux. La question de l'accès et de la massification se pose. C’est un des aspects de l’avenir du tourisme mais pas le seul.

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    Et si le travail était en lui-même un voyage ?

    Dans le travail saisonnier auparavant, on avait un sentiment de communauté très forte pour faire les vendanges, une saison dans un lieu dans lequel on n'aurait pas pu s'offrir des vacances. Aujourd'hui, la difficulté c'est que souvent ce travail de saison est très intense et on n'a pas vraiment le temps d'en profiter.

    L'idée de baisser le temps de travail ou la durée du travail pour rendre à nouveau attractif ce travail saisonnier fait partie des réflexions qu’un employeur peut avoir.

    Un travail dans l'hôtellerie restauration, ce n'est pas de tout repos. C'est souvent dur et fatiguant.

    Les professionnels du tourisme doivent proposer une expérience de travail en se basant sur les mêmes réflexions qu’une expérience de voyage. Il faut s'assurer que cette expérience soit plus enrichissante en termes d’apprentissage. Le voyage peut faire partie de l'expérience de travail. C'est le cas des grands groupes qui peuvent proposer des expériences intéressantes à l'image de ce qu’a fait le Club Med.

    « Il y a une sorte d'intersection entre les réflexions sur le travail et l'emploi et les réflexions sur le voyage. »

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    On a besoin d'un travail qui nous rend plus employable demain, dans lequel on va apprendre et qui va être intéressant. Et si le travail est un peu dur ou dans des conditions qui ne sont pas forcément désirées, il restera provisoire mais il devra être formateur et intéressant.

    Il faut penser des parcours professionnels de découverte de différents métiers afin d’apporter une vision large et des perspectives de mobilités.

    Tant que les professionnels se diront « on veut les garder, on veut les garder, on veut les garder » sans proposer de contreparties, cela ne fonctionnera pas.

    On ne peut pas tenir dans un rapport au travail qui est désaligné, dans lequel, les contraintes sont trop fortes.

    Réenchanter le sens et les communs

    Nous avons aussi perdu du sens au travail.

    Beaucoup de choses se sont passées en 50 ans.

    Le travail d'hier n’avait pas toujours du sens. Parfois, il en avait même moins, mais on n’en avait pas l'impression. On n'avait pas l'impression, par exemple, que de faire tourner les usines ou bien de faire du chiffre d'affaires pour son entreprise, que ce n’était pas bien. L’idée de l'intérêt général, l'intérêt économique était plus important.

    Plusieurs choses se sont désalignées. Nous n’avons plus ou moins des doutes sur la soutenabilité de la croissance de l'activité. Ces questionnements viennent s’ajouter à un désalignement plus matériel comme par exemple le salaire, le logement peu accessible…

    Nos parents n’étaient pas non plus forcément très convaincus par ce qu'ils faisaient. Ils étaient parfois déconsidérés. Ils avaient souvent un travail qui pouvait être difficile, mais ils avaient un emprunt ou un logement et ils avaient des conditions de vie qui pouvaient être plus alignées.

    Puis si on remet en cause la croissance, cette course en avant folle face au dérèglement climatique, cela n’a plus de sens. Dans la réalité, peu de gens démissionnent uniquement parce qu'ils se disent que leur entreprise pollue. C'est plus global. C’est un déclencheur pour des gens qui peuvent se le permettre.

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    Des conseils pratiques pour recruter

    Pas mal de signaux faibles sont observés aujourd’hui : les effets du dérèglement climatique, de la sécheresse, des conflits géopolitiques, … ces signaux ne vont pas laisser l'industrie du tourisme intacte.

    On voit émerger des acteurs proposant des choses plus ancrées, plus locales, plus expérientielles. Pour être plus vertueux, il faut aligner la soutenabilité du travail.

    On ne peut pas soutenir la forte croissance d'un tourisme faible en service, qui reste abordable mais dont l'impact social et environnemental est critiquable voire vraiment délétère.

    Ce sont les mêmes questions qui se posent pour le tourisme et pour le travail : l’alignement de la soutenabilité pour un accès à la masse.

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    Pour cela, il faut recommencer à voir le voyage comme une expérience locale, mentale, intellectuelle, culturelle… Ce n’est pas seulement le fait de rendre désirable le fait de partir à tout prix, d’aller loin, d’aller sur une plage avec des masses de gens… Le 20éme siècle a vu naitre la massification du tourisme et ainsi un grand nombre a pu partir en vacances. La version haut-de-gamme n’est pas plus vertueuse.

    Il existe beaucoup de fragmentations dans le tourisme comme dans l'expérience de travail. On a une massification délétère pour l'environnement et pour le lien social.

    Actuellement, nous avons un tourisme haut-de-gamme et de proximité qui offre des expériences très riches, mais pour l'instant qui reste inaccessible au plus grand nombre.

    C’est moins valorisé socialement, avec une industrie fortement influencée. Il va falloir observer la consommation des seniors plus aisée, plus nombreux, plus puissants et très diversifiée dans leurs goûts. Ils vont être à la recherche de rencontres, d’expériences de communautés …

    Le recul de l’âge de la retraite va aussi poser des soucis en matière de qualité d’expérience. Il va falloir tenir physiquement pour garantir les expériences touristiques.

    Toute la chaine de valeur du tourisme doit se réinventer. Ce secteur peut être pionnier dans ces transformations pour offrir des expériences de travail.

    Petit portrait chinois : quel voyage seriez-vous en 2024 ? en 2050 ?

    En 2024, un voyage à pied à travers une région avec des escales de découvertes, de communautés, de type chemin de Compostelle.

    En 2050, mon âge sera avancé. L’expérience dans le corps sera plus lente, plus réduite. Ce sera donc une expérience culturelle, un club d'art de cinéma, un festival intergénérationnel qui propose de découvrir la région, la tradition à travers ses œuvres d'art, … Voyager c’est aussi virtuellement.

    « Le voyage, c'est se déplacer mentalement. »

    Un voyage, c'est une préparation mentale, c'est une immersion culturelle, intellectuelle ou gastronomique. C’est parfois plus profond que le fait de se déplacer physiquement.


    Interview réalisée par Séverine PORTET dans le cadre de Tendances & Prospective

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